Les paris ratés de Laurent Blanc !

Les paris ratés de Laurent Blanc !

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Laurent Blanc

Souvent critiqué pour son conservatisme en matière de tactique, le coach du PSG semble enclin à tenter des choix audacieux uniquement lors… des matchs les plus importants. Le problème, c’est que ça ne marche jamais. Retour sur les cinq paris (bien) manqués de Blanc dans sa carrière d’entraîneur.

FRANCE-­ESPAGNE 0­-2 (quart de finale de l’Euro, juin 2012).

A la surprise générale, Blanc décide d’empiler deux arrières latéraux (Debuchy et Reveillère) sur l’aile droite. Résultat : l’équipe de France subit tout le match et ne se procure pas une seule occasion franche. Sans doute sa pire prestation de l’année. Cerise sur le gâteau, le premier but espagnol vient d’une passe dans le dos de… Debuchy. Blanc aurait dû tripler le nombre de latéraux, deux ce n’était visiblement pas assez…

CHELSEA-­PSG 2­-0 (quart de finale retour de la Ligue des champions, avril 2014)

Vainqueur 3­-1 à l’aller, le PSG est mené 1­0 à Stanford Bridge, à sept minutes de la fin du match. Les Parisiens serrent les fesses, peinent à ressortir le ballon mais les Londoniens ne se créent pas non plus de grosses occasions. Paris n’a jamais été aussi près de la demie-­finale de la Ligue des champions. C’est le moment que choisit Laurent Blanc pour remplacer un joueur offensif,Lucas, par un défenseur central, Marquinhos. Du coup, son équipe passe à cinq derrière et subit un siège en règle devant ses buts. On se croirait à Fort Alamo. A peine trois minutes plus tard, à la 87e, Demba Ba qualifie Chelsea à bout portant des buts de Sirigu. Quelques semaines plus tard, Thiago Motta regrettera dans une interview que son équipe ait accepté de laisser le ballon à ses adversaires et de subir le match, contrairement à son style de jeu habituel.

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BARCELONE-­PSG 3­-1 (phase de poule de la Ligue des champions, décembre 2014)

Paris peut se contenter d’un nul pour terminer à la première place du groupe et éviter un tirage plus compliqué en 8e de finale. Les hommes de Laurent Blanc jouent bien, se montrent dangereux et sont menés 2­-1 au Camp Nou presque contre le cours du jeu. Un homme éclabousse de toute sa classe le match : Marco Verratti. A la 63e minute, le coach du PSG décide donc en toute logique de sortir… Verratti et le remplace par Pastore, lequel tire une gueule d’enterrement parce qu’il n’a pas été titularisé. Résultat : le PSG ne touche plus un ballon, ne se procure plus la moindre occase et encaisse même un troisième but par Suarez. Après le match, Le président Nasser El­Khelaïfi est en colère et fait part publiquement de son incompréhension face au changement de son entraîneur. Jamais la relation entre les deux hommes n’aura été aussi tendue.

PSG ­MANCHESTER CITY 2­-2 (quart de finale aller de la Ligue des champions, avril 2016)

Brillant vainqueur de Chelsea au tour précédent, Laurent Blanc décide pourtant de modifier son 11 type selon un principe stratégique bien connu : on change une équipe qui gagne. Pour occuper l’aile gauche, il remplace Lucas, en forme et percutant au tour précédent, par Cavani, fantomatique depuis des mois à un poste qui n’est pas le sien. Mais ce n’est pas tout : à la surprise générale, au poste de latéral droit, Blanc ne fait pas confiance à Marquinhos, pourtant excellent contre Chelsea et à chaque fois qu’il joue. A sa place, il titularise … Serge Aurier, l’homme qui a été mis à l’écart du groupe pour l’avoir insulté sur Périscope et qui n’a plus disputé un match avec son équipe depuis deux mois. Résultat : son équipe joue mal, Cavani est comme d’habitude transparent et Serge Aurier traverse le match comme un zombie. Sous pression et à court de rythme, l’Ivoirien multiple les pertes de balles dont l’une sera responsable de l’égalisation mancunienne en fin de rencontre. D’un ballottage plutôt favorable avant le retour, la situation du PSG devient du coup bien plus difficile.

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MANCHESTER CITY­-PSG 1-­0 (quart de finale retour de la Ligue des champions, avril 2016)

Le PSG doit absolument l’emporter pour se qualifier. Stupéfaction sur les réseaux sociaux ou parmi les observateurs lorsque la composition d’équipe est annoncée. Blanc se prend pour Luis
Fernandez et tente un 3-­5-­2 qu’il n’a jamais expérimenté auparavant. Pour la beauté du geste, il empile une nouvelle fois les latéraux. Aurier joue pour la première fois de sa vie au poste de
défenseur central dans une défense à trois. L’arrière Van der Wiel, qui a déjà la tête ailleurs qu’à Paris, est préféré au milieu à Lucas, pourtant auteur d’un doublé trois jours auparavant en L1 et seul joueur, avec Di Maria, capable de faire des différences balle au pied. Résultat : les joueurs semblent perdus, beaucoup n’évoluent pas à leur poste habituel et l’équipe ne se procure pas une occasion, excepté un coup franc lointain d’Ibra. Un pénalty est même raté par Manchester City après une énième perte de balle d’Aurier. Blanc change encore deux fois de tactique en seconde mi-­temps, mais c’est trop tard. Paris passe à côté du match le plus important de sa saison et se fait éliminer par une équipe moins forte sur le papier. Blanc ressemble à un joueur de poker qui perd les pédales quand l’enjeu est de taille et mise son tapis sur des bluffs improbables. Les dirigeants du PSG lui donneront-ils d’autres jetons à l’avenir ?

Franck Crudo