Javier c’est la technique, le toucher, la vista, l’élégance, la nonchalance au service de l’esthétisme capable de rater une passe à deux mètres puis d’offrir un caviar dont lui seul a le secret dans la seconde qui suit.
L’Argentin est un joueur dôté d’une sensibilité rare qui lui permet d’inventer et de créer sur le terrain la beauté de notre sport.
Ainsi, il est de cette race de talent pur un numéro 10 à l’ancienne qui voit tous plus vite, organise et effectue tout mieux que les autres joueurs.
Seulement les temps ont changé, les meneurs de jeu de qualité se font rare et ont laissé place à des milieux offensifs plus athlétiques et souvent plus rapides oubliant parfois romantisme et élégance.
Pastore est un des derniers vrais meneurs de jeu que connaît le monde du football, il est le descendant de Juan Roman Riquelme ou Pablo Aimar et comme tous meneurs de jeux il joue avec sa tête pour le meilleur et pour le pire…
Comme ce fut difficile pour l’Argentin de s’acclimater à un championnat qui privilégie la vitesse et le physique à la subtilité technique, un pays qui ne jouit pas d’une culture foot comme il y a en Italie ou en Argentine, un pays ou la rigidité des systèmes de jeu est préférée à la liberté créative l’Argentin y est enfin arrivé tout en ajoutant à son vocabulaire un nouveau mot : régularité.
Comme le disait Angel Kappa son mentor et entraîneur à Huracan, Pastore arrivera a maturité plus tard que les autres, son style de jeu fait de risques et de coups d’éclat laisse en effet peu de place au doute. Quand Javier doute cela se voit sur le terrain bien plus que sur n’importe quel autre joueur car il est au cœur du jeu et qu’on le sait capable d’exécuter les gestes et les passes les plus compliquées. C’est à se demander si l’Argentin ne choisit pas ces matchs en fonction de l’affiche, car oui Javier est un homme de grands rendez-vous.
Le Camp Nou il y a deux ans, le Parc face au Barca il y a un mois, sans oublier Chelsea l’année dernière ou encore Porto, l’Argentin est de tous les grands matchs. Normal que lorsqu’il livre des prestations comme à Evian l’année dernière ou à Nancy il y a deux ans pour citer les pires, l’opinion ne comprend pas. Pastore est un joueur d’affect qui ne peut s’exprimer que lorsqu’il se sent bien, tout en ajoutant le style sud-américain si particulier qui ne passe pas en France où on se demande comment un milieu de terrain ne peut pas défendre ou mette toute sa hargne à la récupération.
Javier a certes pu effectuer toute la préparation contrairement a la majorité du groupe parisien cette année, mais sa vraie préparation a été mentale. L’allègement de la pression qui tournait autour de lui et du prix de son transfert l’a, peu a peu, libéré et le numéro 27 a retrouvé la joie de jouer d’un gamin en sélection argentine tout en ayant l’expérience nécessaire pour affronter la vie d’un grand club.
Aujourd’hui il enchaîne les bonnes performances dans un rôle qui lui a fallu apprendre et dans un championnat avec lequel il n’a pas toujours été en phase. Javier a délaissé son étiquette de numéro 10 pour un positionnement plus bas sur le terrain où il peut toujours s’exprimer techniquement et organiser le jeu depuis la base.
El Flaco est plus propre dans son jeu de passe sans pour autant diminuer les prises de risque. Il est plus tranchant dans ces dribbles et ces courses. Le parisien a également ajouté une touche tactique à son jeu avec un replacement automatique à la perte du ballon et un pressing sur le porteur de la balle dans sa zone. Ce travail il ne le faisait pas chose, qu’on lui a reproché dans un pays qui applaudit un joueur quand il tacle et le siffle quand il joue en retrait ou ralentit le jeu pour jouer proprement.
Javier a transformé son jeu pour la France en espérant que celle-ci ne soit pas ingrate, il ne faudra pas s’étonner alors qu’il nous quitte au sommet de son art pour exprimer son talent dans un pays qui le comprend.
excellent commentaire ! Pastore est le plus beau joueur de la ligue 1 et de loin !
Seuls les amoureux du beau football comprennent ! quant aux autres … des imbéciles !!!
En meme temps le mec va en ligue 1 face à Bayal Sall, faut le comprendre. Mais merci l’artiste et merci de lui rendre hommage.
Article très pertinent avec une réel analyse d’un joueur qu’on adore si on fait partie intégrante des adorateurs du ballon rond … JAVIER PASTORE continue de nous faire rever avec tes PASTORADES !!!